[RETOUR D’EXPERIENCE] Une journée 100% négative
Nous sommes le 15 août. Je me remets très doucement de ma blessure (voir cet article) et mon niveau de grimpe est très bas. Un niveau clairement plus suffisant pour mon égo et mon travail d’entraîneur. Je suis dans le 6c, 7a peut être sur un coup de chance, pas plus. Même si je sens que le vent tourne doucement, la journée ne va pas très bien commencer. Une journée négative ? Cela dépend comment on prend les choses.
Nous avons déjà refait quelques grandes voies dans les semaines précédentes. Et je suis bien content d’avoir enchaîné toutes les longueurs de la “libellule et le papillon” au Rochers de Leschaux (voir ce lien) quelques jours auparavant.
Deux jours avant cette journée, nous avons réalisé la magique traversée Tenneverge-Ruan. J’étais en très grande forme, mais ce 2 jours de balade en terrain pourri m’ont bien vidé. Je suis très fatigué, et je dors mal. Le stress de cette aventure est encore présent dans mon corps et ma tête. Malgré cela, nous décidons d’aller faire “Salla’m aleikoum” au Rocher de la Salla. Il fait une chaleur de macroniste et il faut partir très tôt.
La marche d’approche se passe bien. Quant à la grimpe, c’est une autre histoire. Je suis incapable de me concentrer. Impossible d’être dans l’instant présent, je suis littéralement bouffé par la crispation, la fatigue, et les pensées négatives. Je grimpe mal, mais je grimpe néanmoins la première partie en réversible. Pour le début de la deuxième partie de la voie, cela va en peu mieux. Je sais gérer ces journées compliquées ou la confiance en soi est défaillante. Je ne suis pas préparateur mental, mais j’ai été formé sur l’utilisation des bases de la préparation mentale. J’ai co-écrit un livre sur le sujet, et j’ose même proposer une formation intitulée “mental, confiance, et peur de la chute” (voir ce lien) !!! Et pourtant …
Je pars dans la longueur en 6c+, et je suis sur-tendu. Je ne prends aucun plaisir, c’est une horreur. Je désescalade en récupérant les dégaines. Kirsten hésite à essayer la longueur puis nous décidons finalement de redescendre. C’est bizarre, cette décision me fait un bien fou et je change presque d’avis ! Puis s’enchainent les rappels, la marche, le passage par Annecy et la soirée en famille. Je me sens de mieux en mieux, d’heure en heure.
Avoir enfin ACCEPTÉ que je n’étais pas en état de grimper, pas en état physique ni psychologique, a déjà réglé une grande partie du problème. Encore faut-il l’avoir pleinement réalisé avant de l’accepter !
La spirale positive se remet en place :
– reconstruire la confiance
– un physique qui remonte progressivement.
En début de séance, poser vous ces deux questions :
– Quel est mon état de forme (physique) aujourd’hui (voir ce lien)?
– Est ce que j’ai envie de grimper?
Puis organisez votre séance en fonctions des réponses.
J’écris ces lignes après les vacances de la Toussaint Des vacances durant lesquelles nous nous sommes régalés à Buoux et Saint Léger du Ventoux. J’ai même enchainé 2 voies en 7c. C’est reparti, lundi je m’entraine !
Et depuis, je maîtrise beaucoup mieux la visualisation positive.