Vidéo grande voie: Solène Amoros dans « Lignes de vie » (8a+, 7 longueurs)
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Ces JO m’ont saturé le cerveau de plastique et de compétitions. Je n’ai même pas suivi les Championnats du Monde de Moscou, ni la fin anticipée de la Coupe du Monde de difficulté 2021. Pourtant je n’ai pas trouvé que l’entrée de l’escalade dans le monde olympique fut catastrophique … cela aurait pu être pire, mais franchement on aurait pu s’en passer. J’écrirai peut être plus tard à ce sujet, nous verrons. Lucien Martinez a peut être déjà tout dit à ce propos dans l’édito du Grimper Magazine de septembre 2021.
Heureusement que la grimpe est multiforme, viscéralement liée à la Nature et au rocher. Même la FFME, tant décriée, y revient, ou ne s’en est jamais trop éloigné finalement. Elle avait produit par exemple une vidéo de Paul Jenft dans “Carnet d’adresse” en Chartreuse.
Cette fois ci, c’est Solène Amoros qui se rééduque un poignet blessé dans « Lignes de vie » (180m, 6b – 7b+ – 8a+ – 8a – 7c+ – 7a – 7c) au dessus de Grenoble. Je me rappelle d’une époque pas si lointaine où les 8a était pour elle un objectif de performance, et pas de remise en forme!
Quelques mots de Solène
« Suite à ma fracture du scaphoïde en janvier dernier j’ai eu besoin de m’investir dans un projet différent. Un projet peu contraignant pour mon poignet, mais qui me challenge suffisamment. « Lignes de vie » est actuellement la voie la plus dure des 3 pucelles, triple éperon emblématique de Grenoble, accessible en 30 minutes ! Celle-ci propose 7 longueurs dont 4 très soutenues et dures, en dalle, dans un calcaire gris compact. Les prises sont majoritairement verticales, ce qui rend l’escalade très exigeante sur les pieds. Cette voie est donc devenue mon projet de l’été en parallèle de mon stage d’étude d’ingénieur. L’équipement étant généreux c’était parfait pour une reprise de la grande voie.
Il a fallu que j’apprivoise ce style (qui n’est clairement pas ma tasse de thé ahah), et que je regagne confiance en moi et en mes capacités. Je ne pouvais y aller qu’une fois par semaine à cause de mon emploi du temps. Les deux premières fois je n’ai pu grimper que dans les 4 premières longueurs, mon poignet étant encore fragile. Ensuite, au fur et à mesure que la rééducation de mon poignet avançait j’ai réussi à progresser dans la voie. Au final, il m’a fallu 6 séances pour enchaîner, lors de mon dernier essai avant de quitter Grenoble. Une journée parfaite où j’enchaîne toutes les longueurs en tête et du premier coup !!
Cette voie a été ouverte en 2018 par Sylvain Maurin au moment où il se battait contre un cancer des poumons. Celui-ci avait libéré toutes les longueurs. L’an dernier mon ami Romain Noulette a réalisé la première ascension en enchaînant toutes les longueurs à la journée. Je signe donc la première ascension féminine de cette voie qui a déjà une belle histoire … »