16 mai 2024
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[RETOUR D’EXPERIENCE] Un projet de 32 ans à Buoux: peur et concentration

Nous voilà encore à Buoux. Définitivement, cette falaise me colle à la peau (voir cet article). Enchaîner enfin une voie 32 ans après la première montée, cela n’est pas commun. Je me souviens être monté dans la « Conjuration des Imbéciles » en novembre 1991. Pourquoi je me souviens du mois et de l’année? Car les français avaient remporté la Coupe Davis ce weekend là. La radio ne parlait que de cette victoire nationale durant le trajet du retour. J’étais avec notre entraineur, Fred Charpentier, et quelques autres jeunes grimpeurs du club. Et oui, en 1991, nous avions un entraineur au CAF d’Annemasse, avec un groupe qui s’appelait ESCAL’JEUNES. Comme quoi les choses n’ont pas avancé si vite depuis? C’était novateur, certes. Mais d’autres clubs étaient également déjà structurés de la sorte.
Je grimpais depuis un peu plus de 2 ans et mon niveau était de 7a à vue, peut être 7a+ ou 7b parfois. Le lien avec le tennis n’est pas la seule chose qui me lie à cette voie et ce weekend. En effet, je me souviens très bien du gros vol que je m’étais pris lors de mon essai à vue. Il faut dire que les points sont éloignés dès le 3ème, les crux bien obligatoires, et que nous ne devions pas être des champions de l’assurage dynamique! Je m’étais bien fait secoué et cela m’a marqué. J’avais encore très peu d’expérience. A tel point que je ne me rappelle que très peu des autres voies ou secteurs visités du weekend. Il me semble que nous avions aussi grimpé au secteur « Songe » et de la « Plage ».

stage escalade climbing buoux
Pas mal mon pied derrière la corde, non?

Ce souvenir marquant et pas très agréable m’a demandé un effort mental particulier pour préparer mon essai. Cette voie exigeante, patinée, un peu engagée, technique, complexe, ainsi que ce magnifique mur m’impressionnent depuis trois décennies. L’année dernière, j’avais mis les dégaines depuis la voie de droite. Mais la pluie m’avait empêché d’essayer (Sympa la montée en moulinette sous le déluge pour récupérer les paires! Encore un bon souvenir!).
La semaine dernière, j’ai à nouveau placé les paires depuis la voie de droite puis j’ai fait une montée de repérage. Cela m’a permis d’ailleurs de trouver une méthode incroyable et facile de mono-doigt avec l’auriculaire gauche. Je n’avais jamais fait ça!
Avant l’essai, j’étais donc très stressé par ce 7b, sans que cela ne soit objectivement justifié (j’ai dû en enchainer des centaines). Cela était par contre justifiable, complètement justifiable par des facteurs humains et personnels. Malgré tout, ma routine de concentration a parfaitement fonctionné et j’ai marché dans la voie. Je l’ai enchainée sans forcer ni me fatiguer les avants-bras. J’ai grimpé exactement comme je l’avais prévu. Le bonheur brut absolu!

Je voulais partager avec vous cette petite histoire car elle permet, je pense, de mettre en avant les points suivants:
Quand on a peur, on n’a pas à se justifier! La bienveillance avec soi-même est indispensable.
Une routine de concentration, juste avant de grimper, permet de se mettre dans le bon état mental à presque tous les coups. La créer n’est pas toujours simple par contre. C’est à faire avec méthode et essais/erreurs.
Le plaisir n’est pas absolument lié à la difficulté et à la performance, mais à la possibilité de savourer l’instant de grimpe présent, que l’on finisse par tomber ou pas.

Intéressé par un weekend à Buoux? C’est par ici.

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