La Pointe Percée par l’arête du Doigt (Aravis)
La météo annonce une belle journée pour le lendemain, l’agenda ne semble pas vouloir la contredire, c’est parti:
Cela fait quelques années que je n’y ai pas mis les pieds, alors paquetage des sacs en direction de la Pointe Percée pour un petit pèlerinage sur son arête du Doigt.
Cette arête s’est ouverte en plusieurs assauts jusqu’en 1965, année de la sortie direct du ressaut sommital. A l’époque il ne devait pas y avoir beaucoup de perceuse à batterie et aujourd’hui encore ça devrait bien le faire avec quelques coinceurs et un bon jeu de pitons. Mais la voie a été équipé en spits il y a quelques décennies pour je ne sais quelle raison. Alors pour le matos, rien de bien compliqué: 10 dégaines et en avant.
Après un petit bivouac sommaire mais confortable nous passons à proximité du refuge de Gramusset avant de rejoindre l’attaque, histoire de prendre quelques infos sur les conditions du jour:
Comment sont les névés de la voie normale?
Ou vaut-il mieux descendre par les Cheminées de Sallanches?
Y a-t-il une tarte myrtille de prévu au menu pour cette après-midi?
Fort de ces précieux renseignements, nous partons confiants, d’autant plus que comme annoncé, il fait beau!
Depuis le réveil du moins, car les habituels cumulus de la Pointe Percée semblent un tantinet en avance aujourd’hui. Le brouillard s’installe de bonne heure, nous offrant certes une ambiance dantesque, mais n’autorisant aucune vue sur les sommets alentours. Dommage pour le Mont-Blanc et ses acolytes, ce sera pour une prochaine fois.
Par bonheur, le rocher est toujours aussi adhérent par ici, fait surprenant pour une voie calcaire aussi classique. Les premières longueurs jusqu’au Doigt sont promptement avalées corde tendue afin de se ménager un peu de temps pour savourer l’aérienne section d’arête qui suit ainsi que les quelques longueurs raides du bastion final.
La longueur clé est splendide, gazeuse à souhait. Le premier pas est à peine teigneux mais bien protégé et, passé ce sésame, les prises deviennent franches. Plus on monte, plus la fissure se fait accueillante, une belle récompense.
La longueur de 6c/A0 se vit beaucoup mieux avec un petit étrier, il n’y en a pas pour long, 4 ou 5 points tout au plus mais c’est assez raide et si l’on n’a pas trop l’habitude, ça réveille. D’autant plus qu’étant en dernière longueur, l’ambiance est au rendez-vous. Pour le bien-être des orteils il est parfois préférable de ranger les chaussons au profit de chaussures plus confortables pour ce genre de passage…
Cela tombe d’ailleurs très bien car après cette petite acrobatie, l’arête se couche jusqu’au sommet qui s’atteint sans difficulté.
La descente par la voie normale est un astucieux cheminement dans le versant nord-ouest, très bien balisé de peinture rouge. En début de saison, les névés peuvent être gênant voir scabreux. Dans ce cas l’option des Cheminées de Sallanches peut être judicieuse, plus ensoleillé, cet itinéraire se déneige plus vite.
Dans les deux cas on rejoint le Refuge de Gramusset et si la prise d’informations n’a pas été négligée à l’aller, il doit y avoir une belle tarte myrtille à savourer en terrasse pour les gourmands.
Lien topo Camptocamp:
www.camptocamp.org/routes/53799/fr/pointe-percee-arete-du-doigt